Ce COI Focus concerne la pratique du mariage forcé en Côte d’Ivoire.
Un mariage forcé est un mariage qui est conclu sans le libre consentement des deux époux ou lorsque le consentement d'au moins un des époux a été donné sous la contrainte physique et/ou morale (violence, menaces, chantage affectif, pressions psychologiques, etc.).
Le mariage arrangé se distingue du mariage forcé en ce que, même si les familles interviennent dans l’arrangement du mariage, la décision finale revient aux futurs époux. Toutefois, différents degrés de coercition peuvent exister de telle sorte qu’il n’est pas toujours aisé de différencier un mariage arrangé d’un mariage forcé.
Selon les Nations unies, le mariage d’enfant concerne tout mariage dans lequel au moins l’un des conjoints est un enfant. La Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant définit ce dernier comme « tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable ». Les Nations unies indiquent que les expressions « mariage d’enfant » et « mariage précoce » sont souvent utilisées indifféremment.
La recherche documentaire pour la rédaction de ce document s’est déroulée d’octobre 2022 à avril 2023. Ce rapport, qui est non exhaustif, a été rédigé sur base de sources publiques. Il s’agit principalement de rapports d’organisations internationales sur le mariage forcé, le mariage précoce et les violences basées sur le genre (VBG) ainsi que de rapports des autorités nationales relatives aux droits de la femme et de l’enfant. La presse ivoirienne en ligne a également été consultée.
Par ailleurs, le Cedoca a mené, du 5 au 15 décembre 2022, une mission de recueil d’informations (Fact-Finding Mission, FFM) conjointe en Côte d’Ivoire avec le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) suisse, avec le soutien du Fonds asile, migrations et intégration (FAMI) de la Commission européenne. L’un des objectifs de cette mission était de récolter des informations sur le mariage forcé en Côte d’Ivoire. A cette occasion, le Cedoca et le SEM ont rencontré nombre d’interlocuteurs, issus d’instances onusienne, gouvernementales et du secteur associatif (organisations non gouvernementales (ONG)).
La finalisation de ce rapport s’est déroulée en septembre 2023, lors de la publication de la dernière enquête démographique et de santé (Demographic and Health Survey, DHS), réalisée en 2021.