Situation sécuritaire

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L’objectif de ce COI Focus est de faire le point sur les conditions de sécurité en Turquie depuis le 12 juillet 2015, date qui annonce la rupture du cessez-le-feu entre les autorités turques et le Parti des travailleurs du Kurdistan (Partiya Karkeren Kurdistan, PKK), et plus spécifiquement entre le 14 septembre 2017 (date de la précédente mise à jour) et le 29 mars 2018. La recherche documentaire pour cette mise à jour s’est terminée le 29 mars 2018.

La situation sécuritaire en Turquie demeure principalement influencée par le conflit entre le PKK et les autorités turques. Celui-ci s’est traduit, entre 2017 et mars 2018, par des attaques et des affrontements armés entre militants du PKK et forces de sécurité turques dans le sud-est du pays.

Entre août 2015 et avril 2016, les combats les plus intenses ont eu lieu dans des zones urbaines placées sous couvre-feu par les forces de sécurité turques pour tenter d’en reprendre le contrôle aux groupes armés kurdes. A partir du mois de mai 2016, les combats ont progressivement quitté les villes et à la date de mars 2018, ils ont lieu presqu’exclusivement dans les zones rurales.

International Crisis Group constate une baisse d’intensité des combats et des victimes depuis novembre 2016 et parle de combats « de basse intensité » en 2017. Une nouvelle baisse d’intensité des affrontements a été observée durant l’hiver 2017-2018.

Les combats se produisent dans l’est et surtout le sud-est de la Turquie. La grande majorité d’entre eux - et ceux ayant causé 90 % des victimes, tant militaires que civiles en 2017 et jusqu’au 29 mars 2018 - ont eu lieu dans les zones rurales des provinces de Diyarbakir, Mardin, Sirnak, Hakkari et Bitlis. Dans le contexte de ces affrontements, d’après des sources non gouvernementales, 438 civils ont été tués entre l’été 2015 et le 1er mars 2018. Aucun civil n’a été tué en décembre 2017, janvier et février 2018.

Depuis juillet 2015, près de 299 couvre-feux ont été décrétés dans des localités de l’est et du sud-est, dont plus de la moitié dans la province de Diyarbakir. Plusieurs observateurs internationaux ont reproché aux autorités turques un usage abusif et indiscriminé de la force qui a eu pour résultat la mort de civils et des destructions de quartiers entiers, ainsi que d’autres graves violations des droits de l’homme durant ces couvre-feux en 2015 et 2016. A la date du 1er mars 2018, seuls trois couvre-feux étaient en vigueur dans trois districts ruraux de la province de Bitlis.

Depuis 2016, les autorités se sont attelées à de vastes campagnes de reconstruction de zones affectées par les combats.

La Turquie a été frappée par de nombreux attentats terroristes en 2015 et 2016, mais depuis janvier 2017, aucun attentat terroriste notable n’est à déplorer en dehors du sud-est.

Depuis le 20 janvier 2018, la Turquie est engagée dans une opération militaire dans la zone d’Afrin, en Syrie. En réaction, des tirs de roquettes provenant de Syrie ont causé la mort d’une demi-douzaine de civils dans des zones frontalières des provinces de Hatay et de Kilis.

Des violences entre réfugiés syriens et populations locales ont causé la mort d’au moins 35 personnes (dont 24 Syriens) en 2017, principalement dans des quartiers populaires d’Istanbul, Izmir et Ankara.

Politique de traitement

La politique définie par le commissaire général se fonde sur une analyse approfondie d’informations récentes et détaillées sur la situation générale dans le pays. Ces informations ont été recueillies de manière professionnelle auprès de diverses sources objectives, dont le Bureau européen d’appui en matière d’asile, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, des organisations internationales de défense des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales, ainsi que la littérature spécialisée et les médias. Pour définir sa politique, le commissaire général ne se fonde donc pas exclusivement sur les COI Focus publiés sur le site du CGRA, qui ne traitent que de certains aspects particuliers de la situation du pays. Le fait qu’un COI Focus date d’un certain temps déjà ne signifie donc pas que la politique menée par le commissaire général ne soit plus d’actualité.

Pour examiner une demande d’asile, le commissaire général tient non seulement compte de la situation objective dans le pays d’origine à la date de la décision mais également de la situation individuelle et des circonstances personnelles du demandeur. Chaque demande d’asile est examinée au cas par cas. Le demandeur d’asile doit montrer de manière suffisamment concrète qu’il éprouve une crainte fondée de persécution ou court un risque réel d’atteintes graves. Il ne peut donc se contenter de renvoyer à la situation générale dans son pays mais doit également présenter des faits concrets et crédibles le concernant personnellement.

Pour ce pays, il n’y a pas une note de politique de traitement disponible sur le site web.

Land: 
Turquie